Tract Solidaires FP
Suite à la remise du rapport MARZIN, Le gouvernement vient de suspendre l’application informatique visant à mutualiser la gestion administrative et la paie de l’ensemble des fonctionnaires d’Etat (2,5 millions d’agents) à travers l’Opérateur National de Paie.
Cette annonce fait notamment suite à l’abandon du projet Louvois au Ministère de la Défense, système qualifié par le ministre même de désastre et de « vraie catastrophe ».
C’est un nouveau gâchis humain, financier et intellectuel.
Une facture de trop !
Le coût du « SI-Paye », coeur du réacteur de l’ONP, était initialement estimé à 170 millions d’euros, sans compter celui des retards accumulés.
Il faut y ajouter les coûts de mise en conformité des ministères avec le « SI-Paye » évalués en 2011 entre 650 et 760 millions d’euros jusqu’en 2018.
C’est d’ores et déjà sur ce seul projet 1 milliard d’euros partis en fumée ! Loin d’arrêter cette gabegie, le gouvernement et Bercy ne renoncent pas pour autant à l’ambition d’une gouvernance interministérielle de la gestion administrative et de la paie des fonctionnaires d’État.
Seule est suspendue la bascule de la paie dans l’ONP.
Où sont les responsabilités de l’échec de ce système intégré de gestion administrative et de la paie des fonctionnaires ?
Il ne peut être imputé aux équipes et aux agents mais plutôt au transfert de pilotage du projet aux prestataires privés.
Qui va payer la facture ?
Cette décision de suspension s’inscrit dans la logique du Comité Interministériel à la Modernisation de l’Action Publique (CIMAP) du 18 décembre 2013.
La Direction Interministérielle des Systèmes d’Information et de Communication (DISIC), placée auprès du secrétariat général à la modernisation de l’action publique et du Premier Ministre, devient désormais le seul chef d’orchestre.
En effet selon la décision 22 il lui revient de « proposer sous trois mois, en liaison avec les ministères, tous les leviers permettant de transformer en profondeur les systèmes d’information des administrations au profit de l’innovation dans le service public et au bénéfice de l’agent et de l’usager, dans un contexte d’économies exigeantes ».
Solidaires fonction publique considérera inacceptable que tout agent concerné par cette décision,(environ 250 agents), quelle que soit sa situation ou son statut, puisse être contraint d’intégrer un emploi remettant en cause son niveau de rémunération, son choix de résidence, ou pire, soit contraint d’aller pointer à Pôle Emploi.
Les médias et les lobbys pourfendeurs de la puissance publique ne vont pas manquer de se gausser et de se délecter d’échecs informatiques à répétitions et de ce nouveau fiasco budgétaire qui intervient en pleine discussion du projet de loi de finances à venir.
11 mars 2014