La France compte 27 millions d’emplois, occupés par 24 millions de salariés et 3 millions d’indépendants. 13,5 % des emplois, soit 3,7 millions de personnes, ont un statut précaire.
Les trois quarts des emplois sont des contrats à durée indéterminée, selon les données 2018 de l’Insee. 13,5 % des emplois sont précaires [1], ce qui représente 3,7 millions de personnes. Il s’agit principalement de contrats à durée déterminée (9,3 % du total des emplois) et d’intérimaires (2,6 %).
Évaluer le niveau de la précarité n’est pas chose aisée. Les apprentis par exemple reçoivent une formation. On pourrait les compter à part, même si leur contrat de travail est bien précaire. En revanche, les données de l’Insee n’intègrent pas les précaires non salariés dont une partie, surtout la moins qualifiée, est soumise aux aléas des contrats au jour le jour (voir encadré). Elles masquent aussi le fait que, malgré leur contrat à durée indéterminée, les moins qualifiés employés des PME sont peu protégés des fluctuations économiques. Enfin, ces données moyennes cachent l’impact de la précarité pour les jeunes.
Dans une période de chômage de masse, le statut de la fonction publique et le diplôme constituent une protection essentielle qui permet de se projeter dans l’avenir. La précarisation des statuts ne se généralise pas. Le marché du travail se fissure en deux univers opposés : des instables qui passent de CDD en intérim (surtout des jeunes peu qualifiés) et des salariés qui occupent des emplois stables (fonctionnaires, salariés qualifiés).
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