Notre monde, ou le leur ?

1er mai 1886 : une grève suivie par plus de 400 000 travailleurs paralyse Chicago. Réprimée par la police qui sera responsable d’une dizaine de morts, elle sera cependant victorieuse.

1er mai 1890 : l’internationale socialiste fait de ce jour la fête internationale des travailleurs

1er mai 1941 : le maréchal Pétain décrète le 1er mai comme «Fête du Travail et de la Concorde sociale» et à partir de cette année-là, l’expression «Fête du travail» sera la norme.

Regardons les choses en face, les jours sont sombres. Les attaques de la Macronie sont de plus en plus violentes et ne sont même plus voilées : les cibles sont évidentes, il s’agit de préserver ce qui peut rester de viable pour qu’en profitent leurs amis milliardaires. Que les autres crèvent, qui s’en préoccupe dans les hautes sphères ?

On criminalise les opposants en les traitant de terroristes, le mot fait peur et est à la mode, tout en continuant à casser les services publics à coup de réformes iniques (le choc des savoirs dans l’éducation nationale est une ignominie), à stigmatiser les précaires et les chômeurs qui s’enfoncent dans la misère, et les minorités qui réclament leur droits, à privatiser les dernières ressources vitales, l’eau en première ligne, à détruire les écosystèmes pour des projets ne servant que les intérêts privés… Nous ne parlons là que de la France.

Ailleurs, c’est pire, morts, guerres, génocides, famines tout ça sous l’œil indifférent de ceux qui tiennent les rênes ; vendre des armes, c’est quand même très rentable savez-vous ? Et puis, soyons cyniques, on est trop nombreux sur cette terre.

La machine est bien rodée, avec les médias qui produisent des contres vérité à la chaîne, ne prenant pratiquement plus la peine de donner la parole à ceux qui ne partagent pas leurs idées. Terroristes on vous dit.

L’extrême droite est là, en embuscade, mais mal cachée, tout le monde sait qu’elle est le plan B du capital, Pétain et sa « fête du travail » en témoigne. Bien sûr, la Macronie voudrait bien rester d’une façon ou d’une autre, un Attal vaut bien un Macron. Mais on s’arrangera après, on prendra Darmanin au gouvernement, le but est le même de toute façon, « fête du travail » contre « fête des travailleurs » « journée de la femme » contre « journée de lutte pour le droit des femmes ». Ces mots peuvent paraître des détails, mais ils ne sont pas anodins. Ce sont les mots de l’extrême droite qui n’a jamais été autre que libérale, et qui ne sortira personne de la misère, ce n’est pas ce pourquoi elle veut arriver au pouvoir.

Manifester et lutter, tant que nous le pouvons encore ? Malgré les intimidations et la répression syndicale et policière qui ont amené le 23 avril lors de la manifestation biterroise 2 de nos jeunes camarades en Garde à vue puis au tribunal le 16 mai, alors qu’ils ne faisaient que manifester pacifiquement derrière une banderole ?

Notre seule alternative est de rester groupé·es, de montrer notre force et notre détermination, de défendre ce qui nous reste à défendre, d’essayer de regagner ce qui peut l’être. Eux, ils vont chercher à nous diviser, à désigner des « terroristes » comme ils le font déjà, casser les solidarités, pour que leur monde enterre définitivement le notre.

Les jours sont sombres. Mais nous savons où nous voulons aller, ce que nous voulons construire.

En ces temps qui se troublent de plus en plus, nous rassembler et nous unir est notre seule issue. Prenons soin les uns des autres camarades, la lutte sera longue et difficile, mais nous n’avons pas d’autre choix.