Le 27 juillet, à Nanterre (92), Nahel, un adolescent de 17 ans, décédait à la suite d’un tir par un policier. Une enquête est en cours et le policier a été placé en détention provisoire. Des mobilisations ont rapidement éclaté dans tout le territoire pour dénoncer ce meurtre et les violences policières.
Dans un communiqué de presse, les syndicats majoritaires de policiers, Alliance Police nationale et l’UNSA Police, usent d’un vocabulaire raciste, martial et sécessionniste extrêmement préoccupant, appelant à « faire la guerre aux nuisibles » ; un autre syndicat de police s’est félicité du tir mortel (France Police). Cette rhétorique dangereuse, issue des milieux d’extrême droite, doit mettre en alerte les Ministres de l’Intérieur et de la Justice que nous appelons à la responsabilité face aux dérives réactionnaires et militaristes notamment dans les rangs de la police nationale.
Dans l’attente que les pouvoirs publics et politiques prennent enfin leurs responsabilités, nous appelons chacun et chacune à s’organiser, à organiser leur défense collective et à mener la bataille des idées. Nous refusons une société raciste, réactionnaire et fondée sur la violence sociale et la haine de la différence.
Nous voulons une société juste, solidaire, ouverte et libre, fondée sur l’égalité et les droits sociaux !
Face à cela la droite (Renaissance, LR) montre son visage autoritaire. Elle nie toute origine sociale de cette révolte pourtant liée au délabrement des politiques de la ville, à la disparition des services publics, à l’accroissement des inégalités, au racisme systémique et à l’emploi de plus en plus précaire pour privilégier la « responsabilité individuelle » ou en dénonçant le soit-disant gouffre d’argent public « déversé à perte dans les quartiers », alors que toutes les aides données sans contreparties au patronat ne l’ont jamais choquée.
Le pire restait à venir et un pas supplémentaire a été franchi par les groupuscules d’ultradroite. Dans plusieurs villes, les fascistes sont sortis dans la rue pour s’en prendre aux manifestant·es ou « faire régner l’ordre ».
A Lyon (69), une centaine de leurs militants a défilé pour une démonstration de force, à Chambéry (73) c’est aux cris de « Français réveille-toi, tu es ici chez toi » et « Chambé, Chambé, anti casseur » qu’un cortège d’une quarantaine de personnes a paradé en centre-ville, Annecy (73) voyait aussi une dizaine d’activistes tentant de s’en prendre aux manifestant·es tandis qu’à Grenoble (38) ils étaient une quinzaine.
C’est dans l’Ouest que se sont produits les événements les plus graves. A Angers (49), les membres du groupuscule dissout l’Alvarium ont joué de la batte de base-ball trois soirs de suite et plusieurs personnes ont du être conduites à l’hôpital. A Lorient (56) ce sont encore des « patriotes » (une trentaine de personnes) qui se sont constitués en milice pour apporter leur « aide » à la police en malmenant des manifestant·es et en pratiquant des arrestations sauvages et illégales. A Saint-Brieuc le Festival pour une Bretagne solidaire a été attaqué par une vingtaine de militants d’ultradroite habillés en noir, cagoulés et armés !
Ce sont donc au moins sept villes qui ont vu la peste brune descendre dans la rue. Et à chaque fois elle a pu le faire avec la complicité des forces de l’ordre malgré les violences et les armes bien visibles. A Chambéry la police a escorté (et protégé), deux soirées, pendant plusieurs heures, une manifestation non déclarée scandant des slogans racistes !
Ces initiatives de l’extrême droite activiste nous révulsent tout autant que l’attitude de l’État et des ses forces de l’ordre qui entretiennent et nourrissent même ce climat nauséabond.
Il serait normal qu’il y ait une action ferme des pouvoirs publics contre ces groupuscules d’extrême droite, mais d’ici là il faut veiller à ne pas leur laisser prendre la rue. Dans certaines villes les jeunes des quartiers populaires et les antifascistes ont fait reculer ces groupuscules ou les ont empêché de sortir. Nous devons suivre ces exemples, l’extrême droite ne s’affiche dans la rue que parce que nous la laissons faire.