Le 5 septembre la préfecture des Deux-Sèvres lance, une fois de plus, une offensive contre les défenseurs de l’eau en bouclant le périmètre autour du tribunal de Niort où doit se tenir vendredi le procès des porte-parole de la CGT, la Confédération paysanne, Solidaires et des militants des Soulèvements de la Terre. Un référé liberté porté par la CGT, Solidaires, la Confédération paysanne, le Syndicat des Avocats de France, le Syndicat de la Magistrature et les prévenus a été déposé en réponse.
La préfecture vient d’interdire le rassemblement auprès du tribunal destiné à soutenir les personnes poursuivies pour l’organisation de rassemblement interdit.
Le fait d’interdire aux soutiens des prévenus de les accompagner jusqu’au tribunal et de les y attendre, le temps du procès, est absolument inédit à Niort. Un deuxième arrêté autorise la surveillance et la captation d’images par drones sur l’entièreté de la commune.
L’État continue dans sa logique répressive, dans une version urbaine des arrêtés de Sainte-Soline. Ainsi, c’est l’ensemble du centre-ville – à part la place de la Brèche où la préfecture entend contenir les soutiens – qui est a été transformé en zone inaccessible pour toutes personnes qui ne pourraient présenter un « justificatif ».
Ce systématisme à prohiber par des arrêtés anxiogènes l’exercice des libertés publiques et syndicales les plus basiques, y compris dans le cadre de l’expression d’un soutien populaire lors d’un procès doit être mis en cause, juridiquement, politiquement.
La CGT, Solidaires, la Confédération paysanne, le Syndicat des Avocats de France, le Syndicat de la Magistrature ont donc déposé un référé liberté afin de contester ces atteintes au droit de manifester et à la vie privée. L’audience devrait avoir lieu demain au Tribunal Administratif de Poitiers.