L’Union syndicale Solidaires dénonce l’utilisation, par le Président de la République, de termes ouvertement racistes, dénoncés par le journal Le Monde (et également sexistes et homophobes) et dans ses dernières expressions à Mayotte. Ces propos sont indignes et doivent être condamnés. Nous ne devons jamais nous habituer à cette normalisation du racisme décomplexé.
Il n’y a cependant rien de surprenant dans ces paroles. Tout son mandat est ponctué de propos publics racistes. Et ces mots qui sortent de la bouche présidentielle ne sont rien d’autre que l’expression du racisme brutal des politiques qu’il commande.
La politique d’Emmanuel Macron et de ses gouvernements est en effet largement marquée par le racisme, qu’il s’agisse de l’existence de violences policières et la mise en oeuvre des mesures sécuritaires ; de ses politiques édictées contre les services publics, l’éducation prioritaire, la politique de la ville, les quartiers populaires ; du refus des droits aux sans papiers, des politiques anti-migrant·es et des milliers de mort·es en mer ou dans les déserts devenus des frontières externalisées ; des politiques et réglementations islamophobes comme la loi “séparatisme” ; de son hommage à Pétain réhabilitant le chef d’Etat français qui mena les pires politiques antisémites ; de sa gestion coloniale des territoires ultramarins (comme on a encore pu le constater récemment avec la Kanaky, la Martinique ou Mayotte) ou de sa politique étrangère, allant jusqu’à ne pas dénoncer un génocide en cours.
Emmanuel Macron n’est pas seul. Ses gouvernements, les député·es de son parti partagent ces orientations et les mettent en œuvre. Elles sont partagées par un large spectre du champ politique, qui fait fond sur le racisme qui structure profondément notre société. Si l’extrême droite est porteuse d’un projet d’une immense violence raciste, sa progression est favorisée par les politiques de ces dernières années, qui ont emprunté des pans entiers de son programme.
L’Union syndicale Solidaires combat le racisme sous toutes ses formes, considérant que le racisme et le sexisme et d’autres formes d’oppressions sont structurels et structurants : dans notre société capitaliste et patriarcale, ils déterminent notamment la manière dont le marché du travail est organisé et dont les personnes concernées vont être exploitées de manière particulière. La lutte antiraciste est un enjeu syndical majeur.