Prise de parole de l’UL Solidaires SUD Cévennes pour le meeting populaire du Nouveau Front Populaire à Ganges le jeudi 27 juin 2024
Ma dernière prise de parole pour Solidaires ici s’intitulait Notre monde ou le leur ? Nous voici au pied du mur, encore plus vite que ce que nous craignions, par l’incroyable sagacité politique de notre président de la République.
Solidaires a toujours tenu une position claire face à l’extrême-droite : la combattre par tous les moyens, et ne jamais lui donner une voix aux élections. Parce que nous savons ce qu’elle est :
→ l’ennemie des travailleurs·euses
→ l’ennemie des femmes
→ l’ennemie des étranger·es
→ l’ennemie des libertés publiques, et des libertés individuelles
→ l’ennemie de la planète et du vivant
Il n’y a qu’à voir ses votes à l’Assemblée Nationale et au Parlement européen ; il n’y a qu’à entendre ses interventions ; il n’y a qu’à lire son programme pour le constater. Et surtout, il n’y a qu’à constater l’action de ses militants pour mesurer le danger.
À Montpellier, notre local syndical a été forcé et dégradé à plusieurs reprises.
Au festival des fanfares, fête populaire et tranquille s’il en est, plusieurs camarades et festivalier·es ont été tabassé·es par une bande fasciste.
À Paris, des agressions ont lieu et les interpellés déclarent ouvertement languir l’arrivée au pouvoir de Bardella pour pouvoir « casser du pédé » en toute impunité. Des personnalités aux noms à consonance arabe reçoivent des lettres de menaces, d’injures. Les racistes trépignent et s’excitent.
On peut comprendre et partager le sentiment de déclassement social et financier d’un nombre croissant de personnes. Mais le tassement des salaires, ce n’est pas la faute des étranger·es. On ne peut que constater l’effondrement des services publics, et le manque de tout dans les territoires ruraux. Mais ce n’est pas le RN qui inversera la donne. On peut craindre la mondialisation sans règle, mais le RN ne propose rien, sinon un isolationnisme lourd de conséquences.
Le capitalisme et le fascisme ont toujours marché ensemble, et s’appuient l’un sur l’autre pour tenir crise après crise. On les a déjà testés l’un et l’autre, à tous les niveaux de pouvoir, et cela nous a coûté cher, jusqu’à notre dignité et notre humanité.
A l’affirmation “on n’a pas essayé le RN”, “le RN n’appliquera pas tout son programme” Si, justement. Le régime de Vichy, c’est aussi une période de régression importante des droits des travailleurs et travailleuses, avec la bénédiction du patronat français. Plus près de nous, le régime de Georgia Meloni en Italie, de Viktor Orbán en Hongrie se traduisent par des attaques sur les services publics, une baisse des salaires, une régression des droits syndicaux. Et le fondement de ces politiques, c’est avant tout une hiérarchisation raciste entre les travailleurs et travailleuses.
Quand on entend “il y a trop d’assisté·es dans ce pays” : non, il y a trop de pauvres et d’exploité·es, d’enfants qui vivent à la rue, de locataires expulsé·es… Les inégalités ont crû sans cesse ces 30 dernières années. Les riches se sont enrichis tandis que les travailleurs·euses se sont appauvri·es. Tout le monde veut vivre dignement de son travail quand il ou elle le peut. Ce que fait le RN, c’est juste proposer d’être faible avec les forts et fort avec les faibles.
Solidaires est indépendant des partis politiques, mais n’est pas neutre. Notre Union Syndicale porte un projet de société progressiste et le défend au travail comme au-delà dans la société. Oui, notre syndicalisme est politique. De plus, le syndicalisme c’est l’unité de toutes et tous les travailleurs·euses, sans distinction d’origines, de nationalité, de religion, d’orientation sexuelle.
Solidaires s’engage donc pleinement dans la bataille et met son outil syndical au service de la campagne du Nouveau Front Populaire, dont le programme nous semble le plus proche des revendications que nous portons pour de meilleures conditions de travail, et pour une autre société.
Saisissons l’occasion qui nous est donnée les 30 juin et 7 juillet : nous avons le pouvoir d’améliorer nos conditions de travail avec un bulletin de vote.
Une fois le danger électoral écarté, soyez sûr·es que Solidaires se tiendra sur la barricade pour rappeler aux femmes et aux hommes politiques du Nouveau Front Populaire la lourde responsabilité qui leur revient : après 1936, après 1981, il est temps de mettre de côté les ambitions personnelles pour conquérir de nouveaux droits et porter enfin les aspirations populaires du plus grand nombre !