Le président de la République a officialisé ce que le feu ministère de la Transformation et de la Fonction Publique assumait à demi-mot: instaurer la rémunération au mérite pour les agent·es publics.
Il est totalement inacceptable de soumettre au “mérite” les rémunérations, déjà particulièrement basses des agent·es. Le gouvernement continue les politiques d’austérité et de réduction des services publics et “en même temps” veut rendre responsables les agent·es de l’impossibilité qui leur est faite d’exercer leurs missions.
Le statut de la fonction publique a pour objectif de placer les agent·es à l’abri des pressions politiques et financières afin d’exercer leurs missions avec impartialité et neutralité. Conditionner ne serait-ce qu’une partie de la rémunération à des objectifs autres que l’intérêt général c’est attaquer l’idée même de service public mais c’est aussi attaquer le statut de la fonction publique et ses fondements.
Instaurer la rémunération au mérite, c’est instaurer la concurrence entre les agent·es, casser les collectifs de travail, faire stagner les salaires de tous ceux et celles qui n’ont pas les moyens d’exercer leurs missions.
Instaurer des différenciations salariales en fonction des réponses aux attentes de la hiérarchie c’est ouvrir la voie au débordement du travail sur la vie privée, aux heures supplémentaires non payées. Une fois de plus, ce sont les femmes qui seront les premières pénalisées.
Le salaire au mérite, c’est le salaire à la tête du client, c’est laisser les agent·es à la merci des arbitraires hiérarchiques.
Solidaires Fonction Publique s’opposera catégoriquement à la rémunération au mérite.
Nous revendiquons:
- attribution de 85 points d’indices pour toutes et tous
- revalorisation du point d’indice
- indexation de la valeur du point sur l’inflation
- reconnaissance des qualifications à leur juste niveau
- revoir les grilles et carrières féminisées
- déclinaisons de ces revendications pour les contractuel·les