Mardi dernier, lors de la manifestation intersyndicale contre les idées d’extrême-droite à Béziers, nos militant-e-s et notre banderole ont été chargé-e-s par la police sans aucune raison. Plusieurs personnes ont été violemment poussé-e-s et frappé-e-s par les policiers et les CRS venus en renfort, occasionnant des blessures qui ont mené jusqu’à 3 jours d’ITT pour l’un de nos camarades. A l’issue des contrôles d’identités d’une dizaine de camarades qui se sont passés avec tension et véhémence venant des policiers, deux de nos camarades ont été arrêté-e-s et envoyé-e-s au commissariat. Iels sont ressorti-e-s 5 heures plus tard avec une assignation à comparaître.
Nous regrettons le manque de relais dans la presse (hors presse indépendante) et dans les autres syndicats sur ces violences, bien que certains nous ont suivi pour exiger la libération de nos camarades, la majorité des personnes ayant participé à la manifestation sont resté-e-s place du 14 juillet, sans nous apporter leur soutien. Les quelques déclarations disant que “tout s’était bien passé” ou présentant cette attaque comme simple “point d’ombre” nous déçoivent grandement. Nous remercions cependant les personnes venues soutenir nos camarades pendant leur garde à vue devant le commissariat de Béziers.
Nos militant-e-s manifestaient de manière pacifique et n’ont commis aucun acte répréhensible justifiant la charge. Nous dénonçons la répression policière qu’ont subi les camarades arrêté-e-s ainsi que les violences commises sur l’ensemble du cortège de Solidaires qui, elle, s’ancre elle-même dans un contexte plus large de répression. Celle-ci s’observe notamment lors des mouvements de soutien à la Palestine, comme l’ont montré les événements de criminalisation récents de personnalités et d’organisations, dont l’interdiction de la conférence de Joseph Daher à l’Université Paul Valéry le 25 avril dernier.
De plus, les images de la charge montrent qu’un certain nombre des policiers présents arborent l’emblème “Thin Blue Line” ou “fine ligne bleue”, un signe de l’extrême droite américaine très repris en France. Ce signe est censé montrer l’importance de la police pour empêcher le pays de sombrer dans la Guerre Civile. Dans les faits, aux États-Unis, des suprémacistes blancs ont été filmés portant des drapeaux Thin Blue Line aux côtés du drapeau confédéré et des drapeaux nazis lors de la manifestation « Unite the Right » à Charlottesville en 2017, ce qui démontre une nouvelle fois que l’extrême droite peut s’afficher ouvertement dans la police nationale !
Nous appelons au rassemblement le 16 mai à 8h00 devant le Tribunal de Béziers pour soutenir nos deux camarades avant et pendant leur audition.
Siamo tutte Antifasciste !
Signataires :
Solidaires étudiant-e-s Montpellier,
Union Locale Solidaires Béziers,
Union Départementale Solidaires Hérault,
Union Départementale Solidaires Aude