Ganges, jeudi 8 juin 2023
Nous vivons un mouvement social inédit : par sa durée, par son ampleur, il a montré que la société dans son ensemble s’est emparée de la question de la retraite, impliquant de fait une réflexion bien plus large sur les conditions de travail, la pénibilité, l’assurance chômage et les salaires.
De façon tout aussi inédite, nous avons vu et subi au fil des journées de mobilisation la surdité et l’aveuglement d’un homme isolé en son palais. Qui refuse de considérer les millions de manifestant-es. Qui refuse d’entendre l’opinion ultra-majoritaire de la rue, des sondages, des élu-es. Qui refuse de laisser le Parlement discuter des lois et organiser des votes.
Macron a utilisé tous les leviers constitutionnels existants dans l’unique but d’empêcher l’expression parlementaire des élu-es de la Nation opposé-es à son projet. Sa police a continué de brutaliser les manifestant-es, pour protéger ses ministres et sa loi, et ainsi empêcher l’expression d’une colère profonde et légitime.
On ne compte plus les dérives autoritaires et liberticides d’un gouvernement suiveur et aux abois. Tout cela a été dénoncé localement, nationalement, et même dans les instances internationales. Par contre, nous on compte les manifestant-es blessé-es, les camarades interpellé-es sans raison, gardé-es à vue, déferré-es en justice sur de faux motifs… Toutes les méthodes répressives sont bonnes à prendre pour museler le mouvement social.
C’est une guerre d’usure contre son peuple que mène ce gouvernement ; au mépris des pratiques démocratiques les plus élémentaires. Macron applique la politique de la terre brûlée, et laissera un champ de ruines à la fin de son mandat.
Il fera sécession, comme les ultra-riches de ce pays. Mais lui ou un-e autre, il faudra bien finir par renouer avec les travailleuses et les travailleurs, et entendre les revendications liées aux conditions de travail, qui sont nombreuses. Le mouvement social est puissant, les syndicats se sont renforcés : nous serons toujours là, à l’oeuvre, pour recréer le collectif et repenser ensemble les biens communs : c’est nous qui travaillons, c’est nous qui décidons !