Malgré une mobilisation d’une ampleur historique par sa durée et son ampleur, le gouvernement a imposé de force sa réforme des retraites. Mais notre colère reste intacte !
D’autant plus qu’il fait le choix de poursuivre une politique de régression sociale et d’austérité !
Le meurtre de Nahel, tué par un policier à bout portant le 27 juin 2023 à Nanterre, a déclenché une vague de révoltes dans les quartiers populaires au début de l’été. Il suit malheureusement une longue liste de victimes, qui semble ne jamais devoir s’arrêter…
Suivant son discours et sa politique autoritaire habituelle, le gouvernement n’a encore une fois que répondu par la répression sous toutes ses formes, et continue la stigmatisation des personnes de confession musulmane ou supposées musulmanes, notamment des élèves. Il continue de nier les réalités sociales de ces quartiers, l’existence des violences policières et le racisme systémique dans la société.
A l’issue de sa rencontre avec les différents partis politiques, Emmanuel Macron a annoncé le lancement d’une conférence sociale portant sur « les carrières et les branches situées sous le salaire minimum ». Si cette mesure est indispensable, doit-on vraiment réunir une conférence sociale pour la faire aboutir ? Des mesures pourraient être prises dès maintenant, et auraient dû l’être depuis longtemps ! Il est plus que nécessaire que soient prises en compte des réalités matérielles et sociales des travailleuses et travailleurs de ce pays confronté·es à une inflation toujours aussi forte sur les produits alimentaires, une explosion des charges locatives et des coûts de l’énergie, une forte hausse de la taxe foncière… Mais il faudrait que ce gouvernement soit prêt à faire pression sur le patronat, autant dire que cette conférence dite sociale risque fortement d’être une rustine sur la jambe de bois de la catastrophe sociale.
L’intersyndicale appelle les travailleuses et les travailleurs, jeunes et retraité.es à faire du 6 juin une grande journée de grèves et de manifestations sur l’ensemble du territoire pour gagner le retrait de la réforme des retraites et des avancées sociales.
L’intersyndicale appelle les député.es à voter, le 8 juin prochain, la proposition de loi Trans partisane abrogeant la réforme des retraites pour permettre enfin une sortie de crise. Dans le cas contraire, si encore une fois, le gouvernement s’obstinait à passer en force, en utilisant des artifices constitutionnels, la colère n’en serait que renforcée.
Le préfet de l’Hérault, Hugues Moutouh, a annoncé le jeudi 25 mai 2023 par communiqué de presse et sur les réseaux sociaux qu’il interdisait le rassemblement de la « Coalition
Montpellier contre l’apartheid. » prévu ce samedi 27 mai à 15H place de la Comédie à Montpellier.
Quand l’État français soutient l’Ukraine ou quand la Mairie de Montpellier affiche sur son fronton sa « solidarité avec les Iraniens et Iraniennes contre l’obscurantisme », personne ne les accuse « d’importer » ou de « transposer » ces conflits en France, pas plus qu’on ne les accuse de « discours discriminants incitant à la haine envers une population» russe ou iranienne…
Depuis plus de trois mois, le rejet de la réforme régressive des retraites ne faiblit pas et se maintient à des niveaux exceptionnels. En promulguant la loi, le Président de la République confirme son mépris à la fois envers les organisations syndicales et de jeunesse et l’ensemble de la population.
En s’entêtant, l’exécutif ne prend pas conscience de la responsabilité qu’il porte en s’enfermant dans le déni. Il est le seul responsable d’une situation explosive dans l’ensemble du pays.
Le 1er mai est la journée internationale de lutte des travailleuses et des travailleurs. En France, la mobilisation pour la défense de nos retraites engagée depuis janvier est d’une intensité rare. Si nous n’avons pas pu passer un cran décisif, en particulier en mars par la grève reconductible et nos actions, nous n’avons cependant pas perdu. L’exécutif essaye de tourner la page depuis des semaines, sans succès.
Solidaires invite les travailleuses et travailleurs à continuer la lutte par des journées d’actions et par la multiplication d’initiatives (rassemblement sur les déplacements de l’exécutif et des parlementaires qui soutiennent la loi, casserolades, déploiement de banderoles…). Les « 100 jours de Macron » sont un Waterloo annoncé : il n’y aura pas de retour à la normale. L’unité intersyndicale a jusqu’ici été primordiale et nous entendons la préserver au maximum.